Larry Flynt veut provoquer les républicains avec un film X sur Sarah Palin

Larry Flynt ne s'est jamais privé de mettre son grain de sel dans la politique américaine. Le patron du groupe Hustler, qui touche aussi bien aux films pornographiques qu'aux magazines de charme et aux casinos, est connu pour être un proche du Parti démocrate, mais surtout un pourfendeur de la droite chrétienne conservatrice. Personne n'a donc été surpris d'apprendre après la nomination de Sarah Palin sur le "ticket" républicain que Flynt, qui se considère comme un apôtre de la liberté d'expression, souhaitait faire un film X en reprenant l'image de la gouverneure d'Alaska, peu subtilement titré Who's Nailin' Paylin ?.

Après avoir passé une annonce sur le site de petites annonces Craiglist "recherche une sosie de Sarah Palin pour un film X dans les dix prochains jours" –, les médias ont été alertés sur l'existence du projet, qui comporterait des rencontres coquines avec des soldats russes, des sosies d'Hillary Clinton ou encore de Condoleezza Rice. Selon Hustler, le film, dont le script et une bande-annonce sont disponibles, devrait sortir avant le scrutin du 4 novembre.

Au-delà des détails sur le long métrage, la démarche de Flynt s'inscrit dans une longue lignée de batailles contre les conservateurs.

"REVENDEUR D'OBSCÉNITÉS"


En mars 1978 en Géorgie, un militant raciste lui tire une balle dans le dos pour avoir publié des photos érotiques montrant un homme noir et une femme blanche. Paralysé à vie, Flynt ne cesse pas pour autant de provoquer l'Amérique conservatrice. Cinq ans plus tard, il s'attaque au révérend Jerry Falwell, figure incontournable de la Christian Coalition, en publiant une caricature laissant entendre qu'il avait perdu sa virginité avec sa propre mère dans des toilettes publiques.

Après avoir perdu en première instance, puis deux fois en appel, Flynt finit par emporter le procès en diffamation intenté par Falwell en 1988. A l'unanimité, la Cour suprême des Etats-Unis décide que "le revendeur d'obscénités", comme il se décrit lui-même, était protégé par le premier amendement de la Constitution américaine. Cette décision historique a fait jurisprudence et explique peut-être le silence de la campagne républicaine et de l'entourage de Mme Palin. "Vous pouvez penser ce que vous voulez de Larry Flynt, mais il connaît le premier amendement comme sa poche", reconnaît un juriste de la Fox chargé de préparer un éventuel recours devant la justice.

Pendant l'hystérie médiatique qui a entouré la tentative de destitution de Bill Clinton, Flynt est même allé jusqu'à embaucher des enquêteurs pour fouiller le passé des accusateurs du président. "C'est un peu grâce à moi que Clinton a pu rester à la Maison Blanche. En dévoilant la vie cachée de ses accusateurs, j'ai détourné l'attention du public, ça a relativisé toute l'affaire", confiait-il récemment au Monde.

Luc Vinogradoff

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